YOLOCARPEDIEM

;;, Texte lu durant la lecture performée :

Il s'agit d'une tragicomédie en quatre actes
Une histoire comme celle du Destin de Lisa ou des aventures de Sabrina.
Je suis l'héroïne de mon propre film.
Narrateur mais aussi spectateur de ma propre péripétie.
Ce n'est pas à vous que je parle.
Je ne sais pas à qui je parle.
Mais ce n'est pas à vous que je parle.
J'ai l'impression de me répéter éternellement.
Je suis né en 96 hier la reine d'angleterre a eu 96 ans.
J'ai vu apparaître internet dans tous les foyers.
J'ai vu les deux tours sans comprendre que c'était la réalité.
J'ai vu msn, les wiz et adibou..
J'ai connu les insultes. Les pédés, les tapettes, les tarlouzes et les folles.
J'ai connu Jésus, j'étais amoureux.
J'ai vu ma mère hurler sur mon père parce qu'elle était la bonniche.
J'ai vu ma mère préférer Mulan à Cendrillon.
J'ai vu ma mère se dandinner sur Madonna et les L5.
J'ai vu ma mère religieuse, obligée de porter des robes et être soumise à son mari.
Je l'ai vu parler de féminisme.
Je l'ai vu se faire sermonner par les anciens de notre communauté sectaire parce qu'elle ne se laissait pas faire.
J'ai vu ma soeur, ma mère, mes tantes, mes cousines, mes grand-mères et mes arrières grands-mères obligées d'être soumises à leur mari.
J'ai vu la secte dans laquelle je grandissais.

Un microcosme avec des barrières invisibles mais pourtant indestructibles.
Né en 1996 j'ai eu le temps d'avoir peur d'être pédé dehors comme dedans.
J'ai vu Jésus et ses 12 apotres préchant l'amour.
Je me suis souvent demandé ce qu'ils faisaient de leur temps tous ensemble...
J'ai connu chatteroulette. Je me suis branlé en secret en webcam avec d'autres hommes.
J'ai appris à mentir pour ma propre survie.
Ceci est une tragicomédie narrant l'histoire d'une petite fille dans le corps d'un garçon ou d'un petit garçon dans le corps d'une héroïne de film ne rêvant que de se sauver d'un foyer religieux en pleine campagne sans sortie possible hormis celle qui est définitive.

LA PETITE SIRENE lypsinquée en tenue de none with godes

Je suis partis là bas.
Fasciné par le monde extérieur je suis partis là bas.
J'ai vu des choses inimaginables.
Des couples s'aimer en étant libre.
Des fumeurs/fumeuses de joints.
De la drogue.
J'ai découvert que le cidre n'était pas l'alcool le plus fort du monde.
J'avais 20 ans. J'étais en retard.
J'ai appris au fur et à mesure que
Tomber amoureux lors du premier soir ça n'existait pas.
Que les tatouages n'étaient pas synonymes de voyous.
Que Dieu n'existait pas mais qu'il y allait quand même avoir l'apocalypse très bientôt.
Voyez vous ça.
J'apprend tout ça très tardivement, je sors de la caverne de Platon mais je vais quand même crever?
Je me rappelle alors les paroles de beaucoup d'adolescents de ma génération
Celleux qui, exténué par leurs parents qui était entrain de comprendre l'absurdité de leur vie à quarante ans, ces adolescents qui en secret s'étaient tatouer les fameuses paroles ship : Carpe Diem.

En gros ces paroles veulent dire YOLO.
Ou comme le dirait la bible : Mangeons, buvons car demain, nous mourrons.

GODS AND MONSTERS lypsinquée en body panthère

Furieux d'apprendre que la seule chose vraie que mes parents croyants m'aient appris, parents qui d'ailleurs m'ont mit à la porte en découvrant mon mode de vie, la seule chose vraie dans tous ce marasme religieux pompeu et libercide, c'était que fin du monde il y aura.

Je suis effrayé. Quand j'entend la foudre mes vieux reflexes reviennent et je fais des crises d'angoisse, persuadé que Dieu est venu pour me tuer. Cette secte croit que Jéhovah fera un tri parmi les humains pendant l'apocalypse, je dois vous avouer que je partage cette idée. C'est un avis tout à fait irrésonable mais qui reste à mes yeux très logique. Celle qu'un tri il doit y avoir. Si je peux être tout à fait sincère avec vous. Je pense qu'il faut tuer tous les hommes cis qui n'ont toujours pas compris que leur femme aussi peuvent les pénetrer. Voir même juste tous les hommes cis. Et oui messieurs on a été élevé dans la violence donc autant laisser la terre à l'autre moitié on a déjà assez bien pollué et pourri la planète. Mais ce n'est peut-être qu'un vieux reflexe d'ancien croyant endoctriné par la secte. En réalité et bien que je sois convaincu par ce fameux et nécéssaire tri „misandre“, je suis beaucoup plus appeuré par la suite.

Ok carpe diem.
Moi je suis carpe diem. Je baise à un, deux, trois et à quatre. Je profite tous les jours comme si c'était le dernier car en plus de la secte, ma génération, les années 90 et celles d'après sont nées pendant les Apocalypse now, le jour d'après, 2012, San Andreas, Mars Attack, Independance Day, The Last of Us, The Walking Dead, Don't Look Up. Je crois que l'on est toustes carpe diem si on est né après les années 90. Merci aux anciens.

Je reste cependant amer. Je regarde une série présentant un homme cinquantenaire marié à une femme et ayant des enfants comprendre qu'il est homosexuel et que l'amour de sa vie adolescente est désormais bien loin. Je pleure. Je ne comprend pas pourquoi, ma tragicomédie ne ressemble pas à la sienne. Moi j'ai embrassé le péché comme Eve à embrassé le cul de Satan. Je pense alors à mon frère, mon père, mes oncles, mes cousins et mon grand-père toujours dans la secte. Je réalise que je suis le seul parmi ces hommes qui doivent rester forts et masculins à avoir léchouillé le cul de Jésus tout en étant le plus sain d'esprit qui soi. Pourquoi font-ils semblant. Pourquoi tous les hommes font semblant. Ils sont tous curieux sans le savoir de ce que ça ferait d'avoir un membre en eux. Ils se mattent dans les vestiaires, dans les pornos, dans les clips de rap, dans le stade de foot ou ils mattent Jésus et les 12 apôtres. Ils font semblant mais meurt d'envie de savoir ce que ça fait. Ne le niez pas messieurs.

Moi j'ai compris je suis Yolo et carpe diem. Je mange, je bois car demain je meurs. Demain je meurs d'ailleurs à cause des générations précédentes et des riches blancs. Donc pourquoi rester enfermer dans ces conventions qui vous font plus mal que d'avoir un doigt dans le cul ? Mangeons, buvons, devenons lesbiennes et devenons de grosses pédales car demain nous mourrons.
Je pense à mon père, mon frère et mon grand-père qui doivent être des hommes. Je pense à ma mère, ma soeur et mes grands-mère qui doivent les aimer. Je pense à tous ce cocktail molotov qui m'a renié parce que j'ai compris Carpe Diem. Messieurs, pour le bien de la planète, enculez vous, mettez vous sur vos rotules et ayez des fissures anales tellement vous avez pris votre pieds.

DRINK BEFORE THE WAR avec un panneau en carton "The End is Near, Become Gay

C'est l'histoire d'une héroïne de film perçant le quatrième mur ou le troisième écran je ne sais plus. Ce que j'évoque rapidement c'est qu'en effet, le carpe diem m'a obligé à vivre banni. Partir là-bas m'a exilé pour l'éternité de ma famille de sang. Iels sont toustes fervents religieux et plus je parle d'elleux moins iels ont de scrupules à m'oublier.
Cette tragicomédie ne doit pas faire ressentir de la pitié. J'ai ma nouvelle famille. Je l'aime. Je la préfère à l'ancienne. Mais on sait toustes ou du moins les films, les séries apocalyptiques et/ou la société nous l'a appris, à la fin, la seule chose qui reste, c'est la famille. Je n'en voudrais à ma nouvelle famille de partir rejoindre leur sang si tornade, tremblements de terre, tsunami, montée des eaux, morts vivants, covid, fashisme et/ou jugement divin il y aura. C'est une suite logique. Ai-je eu tort de partir là-bas ? D'être un ange déchu ? Ou de harceler les hommes à se faire enculer par leur femmes ? Parce qu'à la fin ? Est-ce que je ne courrais pas vers cette famille pour leur dire au revoir une dernière fois ?

WUTHERING HEIGHTS lypsinquée en trottinette électrique